16 janvier 2017

TERRE NOIRE


Une trentaine de tableaux. Dialogues brefs qui racontent chacun un épisode d’une tentative d’extorsion de milliers d’hectares de terres aux cultivateurs de canne à sucre du Transvaal, en Afrique du Sud, par les agents d’une multinationale. 

Achat de la prochaine récolte payée d’avance. Offres de semences et de traitements garantissant trois à cinq récoltes annuelles au lieu d’une. Signature d’un contrat abusif poussant à l’endettement puis à l’expropriation. Un des paysans va résister à la tentation de l’argent facile et consulter une avocate pour qu’elle l’aide à déjouer le piège  qui lui est apparu, tout comme à nous, fil après fil.

La langue est sobre. Elle pose un décor. Stefano Massini sait mettre l’essentiel dans la bouche de ses personnages. Tout fait sens et pourtant c’est au lecteur (ou au spectateur) d’assembler les morceaux pour voir, pour comprendre cette guerre civilisée, terrifiante recherche du profit qui broie les hommes inexorablement. Son théâtre nous plonge au cœur du drame, sans démonstration ni pathos, pour nous permettre d’en saisir le fonctionnement si ce n’est la signification.
L’auteur annonce qu’à la manière d’un puzzle, ces séquences peuvent être assemblées dans un ordre chaque jour différent. Nous ne demandons qu’à voir.


TERRE NOIRE
Stefano Massini
Traduit de l’italien par Pietro Pizzuti
146 pages – 13 euros
Éditions L’Arche – Paris – janvier 2017



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