31 janvier 2018

ANGRY BRIGADE – Éléments de la critique anarchiste armée en Angleterre

Au début des années 1970, de nombreux groupes s’organisent dans toute l’Europe et sur tous les continents pour attaquer physiquement les structures du capitalisme et un certain ordre moral que 68 n’avait pas réussi à mettre en pièce. Parmi cette jeunesse exaltée par la perspective d’une transformation radicale de l’existant mais désillusionnée par un système qui ne cesse de se doter des moyens toujours plus efficaces pour broyer les individus et fossoyer leurs rêves d’un autre monde, certains prennent la voie de l’agitation urbaine, d’autres se spécialisent dans l’agitation armée.

Alors que de nombreux groupes (ETA, IRA, etc) utilisent l’idéologie de la « Lutte Armée » pour chercher à détruire l’État mais en reproduisant des méthodes qui lui sont propre comme la terreur, le militarisme, la hiérarchie,… au contraire, la lutte anarchiste en arme ( des GARI, d’Azione Rivoluzionaria en Italie, des Angry Brigade en Angleterre) qui n’a jamais cessé d’exister depuis 1880, n’a jamais élaboré de programme et ne s’est jamais présentée comme l’avant-garde du mouvement ouvrier.
La Angry Brigade était un groupe anarchiste qui s’inscrivait dans la tradition de propagande par le fait, de guérilla insurrectionnelle ou plus largement d’action directe. Sont ici rassemblés les communiqués de leurs revendications qui éclairent leurs motivations :
« Mais le système ne s’effondrera ni ne capitulera jamais tout seul. De plus en plus de travailleurs le réalisent maintenant, et passent du syndicalisme à l’offensive. »
« Aucune révolution n’a vaincu sans violence. »
« La violence organisée dois accompagner chaque aspect de la lutte jusqu’à ce qu’armée, la classe ouvrière révolutionnaire détruise le système capitaliste. »
« Vous ne pouvez pas réformez le capitalisme et l’inhumanité. Donnez-y des coups jusqu’à ce qu’ils crèvent. »

Une chronologie détaillée permet de suivre l’enchainement de leurs actions jusqu’à leur procès.

La préface de l’édition italienne traduite en annexe, motive cette publication comme « une occasion de réflexion et, pourquoi pas, de discussion sur le problème de la violence et de la lutte armée. »

Le long texte introductif de Jean Weir replace l’apparition de la Angry Brigade dans le contexte général des luttes de l’époque et dans la longue tradition historique qui oppose le mouvement ouvrier officiel canalisant les colères dans une forme gérable de médiation avec le patronat, et le mouvement des « incontrôlables » répondant par le sabotage, l’expropriation, les attentats sur la propriété, dans une logique insurrectionnelle. Il retrace l’histoire des luttes en Angleterre depuis le XIXème siècle, avec le mouvement luddite et celui des Chartistes, l’armée du Capitain Swing. Il démontre qu’elle n’a pas surgit par accident et défend la nécessité d’analyser ses actions, de les comprendre dans leur contexte. « Les rejeter comme une sorte de déviance sociale témoigne d’un aveuglement à la réalité de la lutte à ce moment précis. » Le procès a révélé qu’en plus des 25 attentats qui sont attribués à ses membres, 1075 avaient été recensés dans tout le pays. La Angry Brigade n’est que l’exemple d’un mouvement beaucoup plus vaste.




ANGRY BRIGADE – Éléments de la critique anarchiste armée en Angleterre
106 pages – 5 euros
Ravage éditions – Paris – Juillet 2012
https://ravageeditions.noblogs.org/



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