23 août 2017

ANNA POLITKOVSKAÏA - JOURNALISTE DISSIDENTE

Anna Politkovskaïa fait partie de ces journalistes « non rééeducables », selon l’expression du président Poutine, ex-agent du KGB qu’elle accuse à longueur d’articles de réorganiser l’État sur le modèle de la hiérarchie militaire.
Ceux qui acceptent de témoigner pour elle, en Tchétchénie, par exemple, où elle s’est rendue régulièrement, sont systématiquement recherchés et exécutés.  Pourtant, inlassablement, elle enquête. L’irruption désastreuses des forces spéciales russes dans le théâtre de La Doubrovka et l’introduction d’un agent chimique inconnu dans le système de ventilation laissera deux cents victimes, otages et terroristes sans distinction, sans compter les invalides permanents. Elle démontre que les autorités russes étaient au courant de la préparation de l’attentat mais ont très clairement laissé faire pour en tirer profit. Tout comme à Beslan, où le Ministère de l’intérieur savait qu’une école allait être occupée, trois heures avant, mais n’a rien empêché. Sans l’intervention des forces spéciales, le massacre aurait pu être évité là aussi.
Menacée, surveillée, intimidée, après plusieurs tentatives échouées, elle sera finalement abattue le 7 octobre 2006, jour du cinquante-quatrième anniversaire de Poutine.

La force du scénario rend compte de la personnalité exemplaire de cette journaliste incorruptible, dotée d’une éthique et d’un courage exemplaire. L’auteur a su se débarrasser des détails pour retenir l’essentiel et brosser un portrait plutôt percutant qui donne envie de se pencher sur ses reportages.



ANNA POLITKOVSKAÏA - JOURNALISTE DISSIDENTE
Texte : Francesco Matteuzzi
Dessin : Elisabetta Benfatto
Traduction de l’italien : Marie Giudicelli
128 pages – 16 euros.
Éditions Steinkis – Paris – Août 2016
Publié initialement par BeccoGiallo – Padoue (Italie) – 2010

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